EVIDENCES.

" Les maîtres du dictionnaire le savent bien, le savent depuis toujours: le langage est la demeure du pouvoir. Un pouvoir qui rejette tout à la périphérie de l'existence qui nie toute existence, toute prétention à l'existence et plus encore toute accession au langage. Il est impossible de se débarrasser d'un monde sans se débarrasser du langage qui le cache et le garantit sans mettre à nu sa vérité.

Les Dadaistes ont les premiers signifié leur défiance aux mots. Mais pas plus qu'avec eux, Joyce, Duchamp ou Artaud, il n'y a eu d'abolition de ce pouvoir. La littérature du pouvoir continue de pulluler. " Pourtant c'est bien notre langage déchu qui portez en son sein le germe de sa libération".

Un autre lexique se dégage, celui de notre rapport au monde vivant, véritablemnt vivant. Parce qu'il s'agit bien de cela, je veux dire que nous exprimions une relation vivante avec nous-mêmes et avec nos semblables et que nous révélions de ce qui nous entoure, l'essence la plus subversive.

Mais comment parvenir à ce vivant là, à cette subversion qui ferait que le langage une fois pour toute

serait non plus une représentation, une ombre de nous-mêmes ou un code qui n'est qu'une coquille vide ou trop pleine de vide?

Cet " Ailleurs", ce "Vivant" , cette subversion ( tout cet ensemble à vivre non comme consommation, mais comme production) se déploie dans le texte. "Le texte est une production d'écriture souverainement libre dans la mesure où elle ne respecte pas le TOUT ( la loi) du langage".

Seule l'écriture peut se dérouler sans lieu d'origine ou plutôt se répproprier tous leslieux de son origine ( Le Détournement). Elle déjoue toute arrogance de système. Elle anticipe un état des pratiques de lecture où c'est le désir qui circule non la domination.

Le Texte est l'espace où aucun langage n'a barre sur un autre, où les langages circulent.

Oui le langage est un geste du corps dans son rapport au monde. Geste radical, geste dangereux, geste imprévisible